Photoshoot Laureen à Grenoble
Poncho : La Petite française (old)
Tee shirt : La Petite Française à La Verrière sur Cour à Grenoble
Short : H&M (old) similaire ici ou ici
Chaussures : Converse
Il est de ces moments, dans la vie, où l’on sait plus trop où l’on nage… Des moments où on se sent presque un peu extra terrestre dans ce monde que l’on ne comprend pas… Je crois que je suis quelque part dans une mouvance comme celle-ci…
Les tristes événements en Belgique me replongent une fois de plus dans une incompréhension globale, face à ce monde, face à ces hommes, face à la valeur de la vie, face à l’inégalité…
Je ne pensais pas vivre, un jour, la guerre… Evidemment, c’est pas celle qu’on a étudié à l’école ou celle dont nous parlaient nos grands parents. C’est une nouvelle forme de guerre, plus perfide, plus insidieuse… Une guerre qui me semble difficile à canaliser tant elle est étendue et tant les combattants sont anonymes…
Je suis surprise d’accepter que ces actes horribles fassent maintenant parti de notre quotidien et qu’il y en aura d’autres… D’autres morts, d’autres horreurs…
Je suis en colère aussi, contre l’inégalité devant la solidarité internationale. En colère de voir qu’un attentat en Europe fera toujours plus parler qu’un attentat en Afrique ou au Moyen-Orient. Je n’ai pas compris pourquoi la Tour Eiffel se met aux couleurs de la Belgique mais pas à celles de la Côté d’Ivoire ou de la Tunisie. Je suis en colère contre moi aussi, de me sentir encore plus mal quand les actes se passent aux portes de mon pays, ou dans celui-ci. Qu’est-ce-que change la proximité à la barbarie ? Ici ou ailleurs, les actes restent ce qu’ils sont.
La noirceur de ce monde me dépasse et je me sens tristement impuissante. Que faire à mon niveau ? A notre niveau ? La seule chose qui me semble accessible est de combattre les amalgames et de refuser les généralités.
Le jour où on a shooté ce look avec Laureen, les attentats avaient eu lieu le matin même. Je n’avais franchement pas la tête à ça. Ca se voit d’ailleurs, pas une photo avec un sourire, rien de plus qu’un visage triste et fermé.
Ce genre d’événements amènent à relativiser et à se remettre en question. Nous avançons tous, sur notre chemin, avec des buts propres à chacun. Mais finalement est-ce-qu’on est pas juste à côté de la plaque ? Est-ce-qu’on fixe nos priorités sur les bonnes choses ? Je n’ai pas de réponses, juste des pistes de réflexion, qui vont et viennent dans ma tête.
Alors j’ai mis ce tee-shirt.
Je reste une optimiste, même quand la nuit est sombre, j’essaie toujours de retrouver une lueur.
Les maigres conclusions que je tire de tout ça jusqu’à maintenant, sont simples. Et si l’on vivait simplement ? Et si l’on appréciait les choses, même les plus petites, surtout les plus petites ! Si l’on prenait soin les uns des autres ?
Si l’on s’aimait un peu ? Un espèce d’amour universel qui serait rassembleur. Parce que hommes ou femmes, blancs ou noirs, jeunes ou vieux, catholiques, bouddhistes, musulmans, juifs, nous sommes tous des Hommes, nous sommes tous venus au monde de la même manière et nous le quitteront également tous, sans exception.
Moi, j’aime les gens. vraiment. J’aime sourire dans la rue à des inconnus, j’aime saisir les occasions de discuter, de rencontrer, d’échanger, j’aime faire des compliments, j’aime rire en public… Alors à mon niveau, j’ai décidé que c’est comme ça que j’apporterai un peu de lumière dans ce monde tout nuit…